Ces cinq vidéos ont été réalisées par ActiBloom, en collaboration avec l’Ecole Primaire Fénelon (Clermont-Ferrand), Anthony Rouger et le Stade Clermontois Archerie. Ce projet est soutenu par la Banque Populaire du Massif Central et la CASDEN.
Anthony Rouger, Entraîneur Tir à l’Arc, présente au travers de ces cinq vidéos les différents intérêts d’une activité tir à l’arc pour des enfants en classe de CM1/CM2, dans le cadre du temps scolaire.
1ère partie : Échauffement, Enfants de 8 à 12 ans
2ème partie : Les consignes de tir, Enfants de 8 à 12 ans
3ème partie : Le tir sur la cible, Enfants de 8 à 12 ans
4ème partie : Conseils de mise en place, Enfants de 8 à 12 ans
5ème partie : Jeu « La cible qui se resserre », Enfants de 8 à 12 ans
Au tir à l’arc, l’échauffement revêt une importance cruciale. Il favorise l’augmentation de la température du corps, ce qui contribue à optimiser la coordination des mouvements (les récepteurs sensoriels sont plus sensibles lorsque la température corporelle augmente), à réduire les lésions de la zone musculo-tendineux (les muscles sont plus aptes à réagir, les tendons et les ligaments s’étirent plus facilement) et pour finir, le corps et tout l’organisme sont préparés à l’activité physique.
Chez les enfants, il est donc important de prendre de bonnes habitudes dès les premières séances. L’échauffement est une étape importante, permettant de rentrer progressivement dans la pratique de l’activité. Il doit durer une dizaine de minutes.
L’échauffement proposé ici n’est qu’un exemple parmi d’autres, néanmoins il se veut simple et reproductible par les enfants de part son cheminement logique. Libre à vous de le faire varier en gardant en tête cet aspect !
Exemple :
1) La nuque
On commence par baisser le menton vers la poitrine puis on le relève vers le haut plusieurs fois (« OUI »), puis on tourne la tête de gauche à droite plusieurs fois (« NON »).
Ensuite, on fléchit la nuque vers la droite en dirigeant l’oreille vers l’épaule ; on refait le mouvement vers la gauche.
2) Les épaules
On écarte les pieds à la largeur du bassin.
On effectue des circonvolutions avant et arrière des épaules une par une, puis les deux en même temps en passant par le point le plus en avant, le plus en arrière, le plus haut, le plus bas.
Ensuite on fait des battements avec les bras, en alternant un bras qui étire vers le ciel et un qui étire vers le sol.
4) Le Haut du dos
Bras tendus, paume des mains accolées, buste fixe, on balance les bras vers la gauche, puis vers la droite, en utilisant le haut du dos.
Ensuite, on peut introduire un mouvement proche du tir à l’arc : le bras gauche, tendu, part à droite tandis que le bras droit simule l’armement. On utilise ici les muscles du haut du dos pour resserrer les omoplates.
5) Les coudes
Bras gauche tendu, paume de main tournée vers l’extérieur, bras droit à l’équerre, on pose la main droite sur le coude. Puis on ramène la main gauche à l’intérieur, et on étire le bras gauche, paume de la main vers le haut (pronation). On refait le mouvement une dizaine de fois, puis une dizaine de fois avec l’autre bras.
6) Les poignets
Pour faire des rotations des poignets, on prend les mains l’une dans l’autre accrochées par les doigts, coudes resserrés.
On effectue une dizaine de rotations dans un sens, puis dans l’autre.
7) Les doigts
Pour les doigts, on tends les bras devant soi. On pianote dans le vide avec les doigts, de plus en plus fort, puis de manière synchrone on serre les mains de plus en plus fort. La sensation de chaleur se ressent jusqu’aux épaules, à ce moment là on relâche.
On termine par des étirements des avant-bras. On tend un bras vers l’avant. On fléchit le poignet à 90°. Avec l’autre main, on ramène progressivement les doigts vers soi, et on répète l’exercice en changeant de main.
L’objectif est de mettre en place une séance d’initiation au tir à l’arc pour des enfants entre 8 et 12 ans (CM1/CM2).
Le but est de leur apprendre les fondamentaux pour démarrer la discipline.
La séance, qui dure 1h30, est constituée d’un échauffement (10 min), puis d’un temps de pratique entrecoupé d’une pause (un premier temps d’apprentissage, puis un temps de jeu).
Les arcs sont ambidextres, ce qui permet de simplifier la répartition des archers dans les groupes.
Chaque archer dispose de 3 flèches identiques et différenciées.
On commence par déterminer l’œil directeur, puis l’on équipe chacun des archers avec un protège-bras.
Cela permet d’identifier visuellement les droitiers et les gauchers, ce qui est utile pendant la séance pour remédier aux erreurs de placement.
Pour un total de 10 cibles, la capacité d’accueil est de 30 archers. Pour des raisons de sécurité, de logistique et de qualité d’enseignement, le choix est fait de répartir les enfants par groupes de 3, avec un arc et une cible par groupe. Le pas de tir est situé à 6m50, et les blasons font 80cm de diamètre.
On adopte un rythme ternaire : 1 enfant tire, les 2 autres observent pour apprendre, il n’y a que 10 enfants à gérer simultanément sur le pas de tir. Les autres enfants sont surveillés par les accompagnants.
Le temps d’apprentissage doit permettre d’atteindre l’objectif de la discipline : envoyer une flèche, au moyen d’un arc, en direction d’une cible. Une attention particulière sera portée sur l’acquisition des fondamentaux (la posture, les placements et le mouvement).
Le temps de jeu doit permettre d’évaluer les premiers acquis au travers d’une situation de « performance ».
L’accent est mis sur le respect des règles de sécurité (manipulation de l’arc et des flèches, placement sur le pas de tir…), puis sont présentées les actions fondamentales (orienter, tendre, viser et relâcher).
On veille à l’organisation sur le pas de tir (rythme de tir, rotations entre les archers…) ainsi qu’à la sécurité du groupe (arcs et les flèches toujours orientés en direction des cibles…).
Il est important, dès les premières séances, de présenter le geste dans sa globalité, au travers des consignes de base:
Préparation et Orientation:
– on place ses pieds se part et d’autre de la ligne du pas de tir, en tenant compte de sa déxtérité;
– on tient l’arc avec sa main d’arc (main du bras sur lequel il y a le protège-bras);
– on pose l’arc sur le pied le plus proche de la cible;
– on place une flèche sur l’arc, du côté « du bras qui tient l’arc » (à gauche pour un droitier, à droite pour un gaucher). La plume différenciée (plume coq) doit être orientée vers l’extérieur, et l’encoche bien clipsée (« CLIC! »);
Mise en tension:
– on place 3 doigts (index-majeur-annulaire) de la main de corde, sous l’encoche de la flèche;
– on monte les 2 mains en direction de la cible, bras d’arc tendu, coude vers l’extérieur;
– on tire sur l’arc, jusqu’à emmener la main de corde en contact avec la joue, sous la pommette;
Visée:
– on place la pointe de la flèche devant le jaune du blason;
– on vise maximum 3 secondes;
Libération:
– on relâche la corde, en relâchant simultanément les 3 doigts de la main de corde (la libération se fait sur un relâchement, et non une ouverture!);
– on tient le bras d’arc, et on prolonge le relâchement de la main de corde vers l’arrière;
Et voilà, 10 points! Non? Alors on continue, car échouer, c’est avoir l’opportunité de recommencer!
Récupération des flèches:
– à la fin des tirs, l’enseignant autorise la montée en cible par un signal haut et fort: « FLECHES! »;
– on monte aux cibles en marchant;
– on se positionne de part et d’autre de la cible, pour ne pas se faire mal avec l’arrière des flèches;
– on retire les flèches en les prenant côté cible, en faisant attention;
– on trie les flèches, on reprend l’organisation de départ, et …
… on recommence !
Dans le cadre de l’apprentissage, il est essentiel d’utiliser des arcs de faible puissance, si possible adaptés en taille et légers, ainsi que des flèches suffisamment longues et triées par lots différenciés.
L’idéal est d’utiliser des arcs ambidextres, ce qui réduit les frais puisqu’un nombre restreint d’arcs est nécessaire. Dans le cas présent, pour 30 archers, 10 cibles, il n’y a besoin que de 11 arcs (dont 1 arc de réserve).
La puissance des arcs doit être située entre 15 et 18 livres.
Le meilleur conseil avant d’investir, est de se rapprocher du club le plus proche, pour étudier dans quelle mesure une mise à disposition du matériel pourrait être effective. Généralement, les arcs des clubs ne sont pas utilisés sur du temps scolaire. De plus, vous bénéficierez du support technique du club (entretien du matériel, conseils…).
Enfin, et c’est le plus important… vous pourrez orienter les futurs petits archers vers une structure qui pourra les accueillir!
Afin d’évaluer les acquis de la première partie de la séance, et aussi pour finir la séance par une touche ludique, il est important de terminer par un jeu.
Il est important que le jeu soit orienté vers la performance afin de conserver l’esprit de la discipline sportive (tirer sur une zone précise, le plus près du centre, le plus regroupé…).
Il faut être imaginatif pour concevoir des jeu qui se rapprochent le plus d’une situation compétitive, mais tout en restant ludiques et d’un niveau de difficulté adapté.
Le jeu présenté ici, « La cible qui se resserre! »:
Les archers sont répartis par équipes de 3, chaque équipe dispose de 9 flèches.
A chaque volée, la zone à atteindre se resserre. On utilise ici les couleurs du blason comme zone(s) à atteindre.
1ère volée, les flèches en dehors du noir sont éliminées,
2ème volée les flèches en dehors du bleu sont éliminées,
etc…
Tant que l’équipe dispose d’au moins 3 flèches, chaque archer doit tirer. Ensuite c’est un choix de l’équipe que de déterminer qui assurera (et assumera!) les ultimes flèches, celles de la gagne!
Le cordon entre 2 zones est à l’avantage.
Pour la dernière zone, dans le cas où il y aurait plusieurs équipe, on départage au nombre de flèches dans le jaune.
A noter que la cible qui se resserre, c’est un peu comme si elle s’éloignait… on est ici sur une situation de performance « déguisée » sous forme de jeu!
Il est possible d’adapter au fur et à mesure en fonction du niveau, des équipes encore en jeu, du temps restant, et également de permettre aux équipes éliminées de continuer à tirer tout en étant hors jeu.
Enfin, et c’est le plus important: on gagne ensemble… ou on perds ensemble!